L’histoire des Empires connaît un engouement récent qui a fait émerger un champ spécifique, « l’impériologie ». En revanche, la question de l’« impérialité », c’est-à-dire de l’Empire comme horizon des possibles, n’a pas bénéficié d’une approche complète. Or, comme l’ont montré de récentes études, le succès de l’idéologie impériale se mesure aussi à sa marque dans des monarchies non impériales (France, Sicile, Angleterre, Castille, États pontificaux…). Le programme Imperialiter vise donc à mener de manière exhaustive l’étude des « pseudo-empires » chrétiens au Moyen Âge et à l’époque moderne.

Ainsi, le programme Imperialiter explore toutes les modalités de ce qu’on a défini comme « l’impérialité seconde » : c’est-à-dire les formes de l’Empire qu’ont, par moments, ou de manière récurrente, investies des souverains et des constructions politiques qui ne prenaient pas le nom d’empereurs ou d’empires, sinon marginalement, mais qui ont sans cesse réinterprété ce qu’était pour eux l’Empire.

Le programme se décline en plusieurs interrogations majeures : l’impérialité est-elle un slogan mobilisateur ou un opérateur juridique qui ferait naître des notions effectives (souveraineté, lèse-majesté) ? Renvoie-t-elle à un système administratif et politique propre, ou est-elle un réservoir de références, d’images, de rituels liés au souverain, dont toute construction politique peut s’emparer pour masquer un ordre nouveau sous les oripeaux d’un ordre ancien ? On cherchera ainsi à mettre au jour la créativité politique des époques médiévale et moderne par le biais des processus d’adaptation du modèle impérial, lesquels lui permirent de se rendre compatible avec la féodalité comme avec la monarchie absolue.

Responsables scientifiques :

  • Annick Peters-Custot, professeur des Universités, Université de Nantes ;
  • Fulvio Delle Donne, professore Associato, Université de la Basilicate ;
  • Bernardo J. García García, Professeur, Universidad Complutense de Madrid / Casa de Velázquez ;
  • Yann Lignereux, professeur des Universités, Université de Nantes ;
  • Francesco Panarelli, professore Ordinario, Université de la Basilicate ;
  • Corinne Leveleux-Texeira, professeur des Universités, Université d’Orléans ;
  • Benoît Grévin, CNRS/EHESS, CRH.

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